Comment s'affranchir du regard des autres ?

Angoissé à l’idée de prendre la parole à cause du regard des autres ? T’inquiète, cette peur m’est familière, et je m’en suis sorti. Comment ? Grâce à l’art, plus spécifiquement la musique.
C’est ça, fini l’époque où je scrutais chaque levé de sourcils ou regard en coin lors de discussions. Tu connais ? Ce nœud impossible à défaire.
Alors, quelles sont les étapes pour s’en affranchir ? Paradoxalement, c’est un combat contre soi-même, ou pour être plus juste, une rencontre.
Comprendre la racine du mal : d'où vient la peur du regard de l'autre ?
L'adolescence
La peur du regard des autres n’est pas innée. Tu ne nais pas ainsi, et n’est pas destiné à y être assujetti toute ta vie.
Non. Elle se construit au fil des années, en se sustentant de nos failles (la perverse). Mes années collège ont été, par exemple, les pires années de ma vie : rumeurs, insultes, coups et blessures. Le vilain tableau.
J’ai été conditionné : je n’ai pas compris ma valeur, j’ai considéré mes oppresseurs.
Je ne valide pas, certains n’en reviennent pas, mais une question me revient souvent : serais-je le même homme aujourd’hui sans cet épisode ?
Le goût du danger par JUNESEO
L'enfance
J’effectue encore quelques tours avec mon retourneur de temps.
J’étais un enfant dynamique, parfois inconscient, à m’aventurer solo dans chaque recoin des parcs de mon quartier. Mes parents ne pouvaient me tenir ! Résultats :
- un lavage d’estomac, suite à l’ingurgitation de baies rouges de la bryone
- une cicatrice frontale, après m’être pris les pieds dans une branche
J’ai, en conséquence, au fil des années, appris à rentrer dans le rang pour éviter tout désagrément. École privée catholique, journées rythmées par des horaires de travail, et de distractions, etc. Ma famille m’a offert un cadre. Est-ce une chance ? Oui, dans une certaine mesure.
Enfant, les adultes nous inculquent à “bien faire“, et à ne plus réfléchir à nos actions. C’est comme ça, pas autrement. Et c’est là que commence la peur du regard de l’autre. Dès que tu t’apprêtes à sortir du cadre.
Les conséquences
Avant ma prise de conscience, je me conformais, plutôt que m’affirmais, conforté par l’esprit de groupe. Je m’autocensurais, persuadé de ne pas détenir l’idée qui fasse la différence. Je cherchais la perfection dans mes créations, aussi louable que cela puisse être, et repartais avec un projet mort dans l’œuf.
Et puis j’ai compris. Je pouvais, et même devais, dépasser, raturer, prendre des risques, prendre des claques, pour avancer dans la vie. J’affiche aujourd’hui un sourire, mais personne ne voit la partie immergée de l’iceberg. Chacun son histoire, et tu en sais quelque chose, non ?
L'évidence
Après un harcèlement, de quelque nature que ce soit, survient souvent la paranoïa. Elle a longtemps nourri mon anxiété sociale. Il suffisait d’un regard furtif d’un inconnu pour me sentir dévisagé, et remettre en question mon existence.
Clap de fin ! De toute évidence, à l’âge adulte, les gens sont déjà occupés avec leur vie, et leurs problèmes. Je suis quelqu’un dans la foule, et ça n’a rien de triste. Au contraire, cela me rend libre.
La scène, un déclic pour me détacher de la peur du regard de l'autre
La scène, en musique ou au théâtre, est un exutoire incroyable. Comment suis-je sorti de ma zone de confort ? Pas à pas.
J’ai commencé à partager mes chansons sur Instagram et YouTube, participé à des ateliers créatifs à la Manufacture Chansons, entourés d’autres artistes bienveillants, et un jour je me suis lancé, prêt à chanter pour mes amis, et des connaissances. Porté par un souffle dont je ne connais l’origine, je soulève parfois des montagnes. J’aime aujourd’hui me challenger.
En juin 2025, j’ai chanté a capella pour l’anniversaire d’une amie. C’était une première. Je ne suis pas The Voice, mais mes mots, mon timbre ont suscité de l’émotion. Pourquoi ? Je suis authentique. Et l’authenticité touche plus que la perfection. Je vaincs continuellement ma peur du regard des autres.
J’veux un homme par JUNESEO
5 étapes pour vaincre la peur du regard de l'autre
Je suis imparfait, et alors ?
J’ai des qualités et des défauts. Première nouvelle. Mais sont-ils vraiment si importants ? Mes tocs, et tics de langage m’ont longtemps complexé lors de conversations, jusqu’à ce que je me rende compte qu’il en était de même pour mes interlocuteurs. Ils se manifestent selon la nature de la discussion, et l’environnement. C’est naturel.
Confidence pour confidence, je n’aime pas mon nez. Cependant, je suis victime des réseaux, comparant mon physique parfois à n’importe quel influenceur sans profondeur. Je ne peux pas m’en empêcher. Mais t’inquiète, je travaille sur moi-même.
➔ Liste tes défauts, et ausculte les. D’où viennent-ils ? Ne sont-ils finalement pas communs à beaucoup de monde ? Il te faut comprendre avant d’agir.
J'ai commencé petit
Excepté fort choc émotionnel, personne ne change complètement du jour au lendemain. J’ai opté pour une approche progressive en commençant par me dévoiler en musique sur les réseaux sociaux avec des textes très personnels.
Paradoxalement, n’importe qui est susceptible de tomber sur mes photos et mes vidéos, mais instagram, par exemple, reste un quai de métro. Beaucoup de passage pour peu d’attention. Je me suis senti protéger par un filtre à mes débuts, avant de fouler la scène. Naïvement ?
➔ Prend la parole en famille sur un sujet mineur, sans forcément chercher le compromis, et argumente tes idées. Tu ne ressortiras peut-être pas vainqueur du débat, mais y participer avec vigueur reste une victoire.
Je me suis bien entouré
J’ai pris soin de structurer mon entourage depuis 2017. Je ne cherche pas à avoir beaucoup d’ami.e.s, juste à avoir les bons amis. J’ai une facilité à identifier les personnes toxiques grâce à mon expérience. Je suis empathique, compréhensif mais je reste indomptable.
➔ Tu prends des nouvelles d’un ami mais ce n’est pas réciproque ? Temps mort. Laisse-le venir à toi, si ce n’est pas le cas, au revoir. Ce n’est pas simple, mais, avec le temps, la meilleure action à faire pour ne plus parasiter ton esprit.
Je suis devenu assertif
Attention, être assertif n’est pas être égoïste. Je m’impose en prenant conscience du besoin de mes amis, de mes connaissances, ou de mes collègues.
Je suis, par exemple, déjà allé dialoguer avec mon manager au sujet d’une mission que je jugeais peu valorisante par rapport à mon expertise : intégrer des tableaux dans un CMS. Les journées étaient longues, je ne te le fais pas dire.
La solution ? Nous avons convenu d’une répartition du travail entre plusieurs consultants, et d’un délai supplémentaire afin d’en limiter sa répétition sur une journée.
C’est pour moi un juste milieu entre respecter l’autre, et me faire respecter pour qui je suis, et ce que je vaux.
➔ Ne t’habitue pas à des situations inconfortables, et ne crains pas de déranger. Je préfère, comme beaucoup, m’entourer de personnes de caractère, et réfléchis.
Je transforme mes maux en énergie créative
Mes peurs, et mes peines restent un carburant au même titre que mes joies, et mes combats. J’écris des paroles, et je joue des mélodies, guidées par mes émotions.
Quel est le plus difficile ? Se confronter à certains souvenirs, et les analyser pour en apprendre plus sur moi-même. C’est l’écriture thérapeutique. Je te confesse verser parfois quelques larmes lors du processus créatif. Je suis donc sur la bonne voie.
L’art me permet de clarifier mes pensées, mes souhaits, et mes attentes, par rapport à ma vie, et aux autres. Je pars comme un homme nouveau à la fin de chaque séance.
➔ Considère une activité créative pour décharger les tensions, et écoute ton corps. Les larmes te montent aux yeux, pleure. La rage te saisit les poings, cogne. Ma salle de sport a deux excellents sacs de frappe !
Mes actions quotidiennes pour maintenir ma confiance en moi
Depuis que je me suis libéré du regard de l’autre, je m’engage facilement dans des activités sportives, et culturelles, au sein d’associations. Cependant, je reconnais facilement prendre un temps avant de me révéler entièrement. J’observe les eaux avant de me positionner.
Qu’ai-je mis en place pour maintenir ma confiance en moi ? C’est une démarche personnelle continue :
- Je fais une heure de sport en salle, le matin ou le soir.
- J’écris mes réflexions, et mes idées dans un carnet.
- Je m’offre un cadeau par mois : un bouquet de fleurs, de la charcuterie artisanale, un plugin pour mon blog, un vêtement, un massage, etc.
- Je compose au piano, et chante.
Je trouve ainsi un équilibre physique, et psychique. Et toi, quel est ton plan d’actions ?
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Je suis libre, et toi ?
Être honnête avec soi-même, et authentique avec les autres, demande plusieurs années de travail. La musique, grâce à l’écriture, la composition, et la scène, m’a fait prendre de la hauteur.
Je n’ai plus peur du regard des autres, au contraire, je recherche cette connexion. Je suis heureux de partager des moments de vie dans mes chansons où des auditeurs s’identifient.
Maintenant, c’est à toi. Commence par t’affirmer grâce à une passion, et expérimente. L’art, le sport, ou la mécanique, qui sait ? Trouve ton médium pour te révéler, et trouver ta place dans ce monde.
la FAQ
Est-ce normal d'avoir peur du regard des autres ?
Plus que tu ne le penses ! Tu t'apercevras que nombre de tes proches n'aiment pas parler en public, face à cinq, dix, ou cent personnes. Pourquoi ? Cela est souvent lié à des failles personnelles, ou simplement à des personnalités plus discrètes.
Combien de temps faut-il pour surmonter cette peur ?
Je t'ai parlé d'années, et d'efforts continues, en lien avec mon expérience. Toutefois, il n'y a pas de timeline universelle. Tout peut aller vite avec de la détermination, et un plan d'actions concret suivi à la lettre près.
Comment estimer ma progression ?
Tu commenceras par percevoir des signes de progrès lors de situations quotidiennes, comme tenir le regard de ton interlocuteur droit dans les yeux. Et, dans une approche incrémentale, tu livreras plus facilement ton point de vue sur un sujet au sein d'un groupe, d'un public, ou d'une foule.




