Complexe d'infériorité :
je me reprends en main ! Et toi ?
L’entendre est aussi agressif que de le vivre : le complexe d’infériorité. T’est-il arrivé de ne pas te sentir à ta place au sein d’un groupe ? De te comparer, et de te trouver moins bien que tes amis ? Moins beau, moins drôle, moins ceci, moins cela … STOP. Fais taire ce murmure car, mauvaise nouvelle : tu perds du temps !
J’ai connu, et c’est pourquoi je t’en parle sans filtre. La musique a été salvatrice pour moi, mais rien n’ont valu les échanges entre artistes musiciens. Il suffit d’une rencontre, de paroles claires et posées, et d’un regard extérieur, pour changer d’état d’esprit.
Et maintenant ? C’est à ton tour. Je te décrypte mon parcours, et mes méthodes pour sortir de ta chrysalide.
Premier tip, et pas des moindres : lève le pied sur les réseaux sociaux.
Qu'est-ce que le complexe d'infériorité ?
Le complexe d’infériorité n’est pas une baisse de morale passagère, et hop ça ira mieux demain ! Non. C’est souvent un sentiment constant de valoir moins bien que les autres sur ton physique, ton attitude, ou ta vision créative, par exemple.
Pourquoi en ai-je été victime ? Alfred Adler, psychanalyste confirmé sur la question, évoque l’enfance comme point d’origine. Pour mon cas je l’identifie à ma pré-adolescence, et je vais développer. Qu’en est-il pour toi ? De toute évidence, cela survient lors d’une période de construction identitaire.
Je me suis souvent comparé à des amis ou des connaissances par le passé : physique (ça n’arrive pas qu’aux nanas), évolution de carrière, portefeuille, etc. avec la sensation d’être en retard. Et je n’ai cessé de me dévaloriser sans porter, à ce moment, un seul regard bienveillant sur mon parcours, jonché d’épreuves, mais aussi de réussites.
Force est de constater que +=+, et que -=- (coucou Léna). Je n’étais pas en disposition pour relever des challenges, par peur du risque, de l’échec, et de la déception. Et pire ! Je n’acceptais pas facilement les éloges lors de succès. Pourquoi ? Éternel insatisfait, je recherchais constamment la perfection, sans prendre conscience, malgré les paroles de mes proches, qu’elle n’existe pas souvent pour soi-même. Je me suis aussi retrouvé, à plusieurs reprises, paralysé par mes propres exigences. Ça te parle ? Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre.
Le goût du danger par JUNESEO
D'où venait mon complexe d'infériorité ?
Le collège
Le point de départ de mon complexe d’infériorité ? L’école bien sûr ! L’uniforme scolaire, par exemple, divise, entre ceux qui se confortent dans les codes et les autres qui préfèrent s’en affranchir. Pas besoin d’un dessin, tu vises juste ! J’étais dans la deuxième catégorie.
Exprimer sa personnalité ? C’est merveilleux ! Mais s’y prendre jeune, c’est accepter de se prendre des claques, sans avoir signer pour. J’étais téméraire, j’ai osé. Comme un loup dans le troupeau de moutons, mes camarades, et parfois professeurs, ne m’ont pas épargné. Des jours étaient plus durs que d’autres. J’ai compris avec l’âge que tout est une question de point de vue. Je n’étais finalement qu’un apprenti berger.
La famille
Les comparaisons familiales ne m’ont pas aidé non plus. Trois ans d’écart me séparent de mon frère, l’aîné de la fratrie. Il excellait au collège et au lycée dans chaque discipline, mathématiques, anglais, histoire… Une vraie tête ! Il était aussi apprécié de nombreuses personnes.
Et comme le hasard fait bien les choses… Je me suis retrouvé une année à avoir les mêmes professeurs, sur 7 classes. Mon devoir était de performer aussi bien, voire mieux lors des évaluations. C’était un échec, j’étais un échec. “Ton frère l’a fait, pourquoi pas toi ?” interrogeaient mes parents. Dans la cour, j’étais “le frère de…“, apprécié par nature sans qu’on ne me connaisse réellement. Quelle était alors ma valeur personnelle ? Quel était ma place ?
La musique ? La fin de mon complexe d'infériorité
La musique, c’est composer, écrire, … et se produire sur scène. J’ai commencé, timide, par jouer mes chansons sur YouTube avant de sauter le pas. Mes proches m’ont encouragé à enrichir mon repertoire, et à me révéler. Mais une question ne cessait de revenir “Serai-je à la hauteur, seul au piano, pour que le public accroche à mes chansons ?“. Je gardais en mémoire l”image de ce chanteur-guitariste accompagné de son bassiste, et de son batteur.
J’ai enchaîné les dates dans des bars et des théâtres, Paris, Lyon, Toulouse, etc. Et j’ai surtout rencontré des artistes avec des dispositions scéniques propres à leur projet musical : configurations acoustiques, performances sur bande-son ou formations live complètes. Chacune parvenait à transmettre son message, et à toucher le cœur des spectateurs.
J’ai pris conscience qu’il était inutile, voire contre-productif de se comparer. Les chemins sont multiples, pour la musique comme pour d’autres domaines. Quel est mon super pouvoir aujourd’hui ? Être vrai. Avec moi-même, et avec les autres.
Un garçon par JUNESEO
6 étapes pour surpasser son complexe d'infériorité
J'accepte
Quel est le piège du complexe d’infériorité ? Je te le donne en mille, c’est la modestie ! Mais comment différencier l’un de l’autre ? L’un te fait sombrer dans la durée, l’autre te recentre à l’instant T. À force de ruminer, j’ai identifié, et ai accepté le problème pour amorcer un travail sur moi-même.
➔ Relève toutes les situations où tu t’es senti en décalage au sein d’un groupe, et identifie-en les raisons (argent, physique, relation amoureuse, projet). Maintenant, pose-toi. Pourquoi accorder plus de légitimité à la vie menée par tes proches, qu’à la tienne ?
Je suis un roi parmi les rois
Je n’ai pas la meilleure répartie. Je trouve souvent la réponse à une injonction 3 heures après. Oui, je parle seul face à mon miroir en me refaisant le film… Cela t’est-il déjà arrivé ? Je me sentirai moins seul !
Mais j’ai d’autres talents : je suis créatif, j’écris et compose mes chansons au piano. Je suis aussi à l’écoute, mes amis m’appellent facilement lorsqu’ils ont besoin d’un conseil.
➔ Le tableau n’est pas noir. Tu possèdes des forces et des faiblesses (en sont-elles vraiment d’ailleurs ?). Identifie-les, et porte-les. Tant que tu ne dénigres personne, ce n’est pas de l’orgueil, c’est de la fierté.
Je ne me compare plus
J’ai pris du retard sur mon parcours professionnel et personnel… Pardon ? Par rapport à quel point de repère ? Chaque étape de mon parcours, même aussi simple ou dure soit-elle, m’a façonné pour devenir la meilleure version de moi-même. Aujourd’hui, je ne réécrirai pas mon passé.
➔ Les comparaisons sont les racines du complexe d’infériorité. Arrache-les ! Tu admires ce guitariste, enchaînant les accords et les arpèges, et doutes d’arriver un jour à son niveau ? Tu oublies le jour de la découverte de son instrument, et lui, nourri par les mêmes appréhensions. Je t’offre l’opportunité de rompre le cycle.
À force de passion et de travail, on atteint ses objectifs ! Pourquoi ce pluriel ? Chaque succès ouvre la voie au suivant. Ne minimise pas tes victoires par rapport à celles de tes proches, et au contraire, célèbre-les !
J’attends mon invitation.
Je ne me conforme plus
Mon complexe d’infériorité m’a incité à intégrer “un groupe d’amis” à l’université pour me sentir leur égal. J’étais présent. Je rendais service pour être aimé et accepté par des personnes qui ne partageait pas mes valeurs. Et progressivement (et heureusement), ça coince !
La générosité s’arrête là où commence le profit. J’ai commencé à dire non. J’ai pris mes distances. J’ai renoué avec mes envies, mes besoins, et mes attentes d’une amitié.
➔ Privilégie les relations qui t’aiment pour ce que tu es, et non pour ce que tu leur apportes. Bas les masques ! L’équilibre tient sur des affinités naturelles, et sur la réciprocité. Tu m’écoutes, je t’écoute.
Je change de perspective
Les hommes ne pleurent pas ? Faux ! Ma sensibilité est un cadeau, elle ne se résume pas à de la vulnérabilité. La contenir, à terme, mène droit vers une déflagration, comme un volcan en sommeil.
Grâce à elle, j’écris des chansons et je compose des mélodies. Ma sensibilité booste ma créativité, et sur scène mes auditeurs le ressentent. Je ne m’excuserai plus d’avoir des émotions.
➔ Au lieu de subir les étiquettes que la société nous colle, écris ta propre définition ! C’est ta vie, et tes faiblesses cachent sans doute tes plus grandes forces. Tu es rêveur ? Non, tu es visionnaire. Ou peut-être trop timide ? Non, tu es observateur avant d’agir.
J'ai appris à m'entourer
Je ne cherche pas à comptabiliser les relations amicales, je cherche à créer du lien de qualité. Qu’est-ce que cela signifie ? J’ai développé un radar “amitié et environnement toxique” avec le temps. L’expression sonne comme une option d’un master, non ? C’est l’école de la vie !
J’ai connu deux gars, dans ma vie personnelle et dans ma vie professionnelle, complètement lunatiques. Un jour, j’étais une merde, le jour suivant, un très bon ami ou très bon élément, suivant le contexte. Ironie du sort, ils avaient le même prénom.
Comment ne pas nourrir un complexe d’infériorité en leur présence ? C’est le talent des pervers narcissiques : à force de te marteler les pires mots dans le crâne, cela finit par te marquer. Tu finis par les croire.
J’ai pris la décision de rompre le contact. Je me souviens. L’un des deux est resté bouche bée et m’a demandé de reconsidérer la question. Trop tard.
➔ Fixe tes limites ! Ton énergie n’est malheureusement pas infini. Ne la sacrifie pas pour des gens qui ne te méritent pas. Et suis ton instinct : les compliments suivis de critiques, le manque de soutien dans tes projets, …
Je t’invite à prendre un temps pour communiquer sur ta perception de la relation avec ton ami, ainsi que les émotions impliquées. Le dialogue échoue ? Écoute-toi.
Comment la musique a t-elle gommé mon complexe d'infériorité ?
La musique est la thérapie de tous mes maux. Je me raconte sans tricher dans mes paroles, et mes mots érigent souvent un pont avec le public. Une situation, une réflexion ou un sentiment ne suffit-il pas à nous rassembler ? J’exprime et j’exorcise parfois ce qui me pèse… Pour mieux repartir !
Je vais être honnête. À chaque fin de prestation, les applaudissements me comblent de joie et renforcent ma confiance pour la prochaine. Et ce n’est pas tout ! J’ai la chance d’évoluer au sein d’un groupe de musiciens bienveillants. Je prends aussi plaisir à découvrir ou redécouvrir leurs chansons.
La musique est un espace sûr. Il n’y a pas de compétition. Tu arrives avec ton cœur et ton univers.
Pourquoi viens-tu si tard ? par JUNESEO (reprise d’Alex Beaupain)
Des actions pour ne pas replonger dans le complexe d'infériorité
Je ne te garantis pas une victoire totale sur ton complexe d’infériorité. La vie, tu sais ce que c’est… Il y a des hauts, des bas. Mais j’ai aujourd’hui mes méthodes pour considérer chaque pas en arrière comme une prise d’élan :
- énumérer à voix haute des affirmations positives face au miroir
- relire des conversations profondes, ou drôles que j’ai eu avec mes proches sur les réseaux
- revoir aussi nos photos, et entendre à nouveau nos rires
- m’engager dans une de mes activités favorites : la musique !
- organiser ma séance de sport avec des objectifs SMART
Est-ce que cela te parle ? Trouve des pratiques ou des activités qui te font du bien, et te valorisent. Tu es reconnu pour tes recettes de cuisine ? Offre-toi du temps pour te concocter de bons plats.
Dernier rappel
Surmonter un complexe d’infériorité se fait étapes par étapes. Aie confiance en toi et ne renonce pas.
Je ne compte plus le nombre de fois où le trac m’a saisi avant de monter sur scène, et même une fois sur les planches ! Tremblements de tête, respiration irrégulière…
Et puis j’ai appris à m’ancrer dans l’instant présent et le partage. Un moment de flottement ? Ce n’est pas grave. Comme en musique, les dissonances apportent parfois de charme que les accords parfaits. Je ne me demande plus si mes chansons vont plaire, j’affirme que nous allons tous passer un bon moment.
Ta valeur personnelle n’est pas dans la performance. Elle réside dans ce que tu es, avec tes forces et tes faiblesses, et ce que tu en fais. En prendre conscience et l’accepter est un premier pas de géant.
la FAQ
Le complexe d'infériorité peut-il disparaître définitivement ?
Comme évoqué plus haut, je ne le pense pas. La vie n'est pas tracée en ligne droite. Je vis mes mauvaises journées sans me forcer à être optimiste. Une journée de merde, c'est une journée de merde ! Par contre, quand cela devient intense, je sais prendre le recul et gérer la situation.
Le complexe d'infériorité a-t-il des aspects positifs ?
Paradoxalement, oui mais des risques existent ! Ado, je me mettais souvent en compétition face aux autres. Je me challengeais, et donnais le meilleur de moi-même sans cesse... Sans prêter attention à la fatigue engendrée par un perfectionnisme toxique, symptôme du complexe d'infériorité.
